Lundi 16 juillet, une répression systématique et sauvage a été organisée
contre le mouvement social de l'Etat d'Oaxaca, dans le sud du Mexique. La
Police fédérale préventive (la PFP, bénéficiant de la coopération
policière franco-mexicaine), l'armée fédérale, l'Agence fédérale de
recherche (le "FBI" mexicain), les polices de l'Etat et de la ville
d'Oaxaca ont conjugué leurs efforts pour encercler et attaquer un défilé
populaire festif. Cette manifestation voulait exprimer la dignité des
peuples indigènes de l'Oaxaca, le refus de la commercialisation et de la
mise en spectacle de la Guelaguetza, fête traditionnelle annuelle, par le
pouvoir du gouverneur Ulises Ruiz Ortiz, responsable de dizaines
d'assassinats et de centaines d'enlèvements, de séquestration et de
torture, dans le but d'anéantir l'Assemblée populaire des peuples de
l'Oaxaca (APPO).
Le solde de l'opération a été la détention arbitraire, avec une violence
inouïe, d'au moins 60 personnes et plusieurs dizaines de blessés. Le
traitement réservé par les nervis en uniforme à Emiterio Merino Cruz,
enseignant connu pour son engagement social avec l'Alliance magoniste
zapatiste, a été filmé et photographié. Arrêté en bonne condition
physique, il a dû être hospitalisé dans le coma avec un traumatisme
crânien nécessitant une opération chirurgicale de plus de quatre heures.
Devant ces faits reflétant une fois de plus la féroce répression contre le
mouvement social de l'Oaxaca, le Comité de solidarité avec les peuples du
Chiapas en lutte (CSPCL) s'élève contre la violente réponse de l'Etat
mexicain aux demandes légitimes de justice et de démocratie des peuples de
l'Oaxaca et de tout le pays.
Le mouvement populaire de l'Oaxaca est le résultat d'un processus social
auto-organisé, mettant en pratique la démocratie directe, contre le modèle
imposé de développement capitaliste qui aggrave les inégalités,
l'exploitation sociale et économique, l'exclusion et l'oppression des
peuples. L'exigence d'égalité, le refus de l'injustice et de l'impunité
qui s'expriment maintenant dans la lutte sociale de l'Oaxaca résultent
d'efforts politiques qui ne sont jamais écoutés et qui reçoivent comme
unique réponse la violence institutionnelle et la répression systématique,
au nom d'un prétendu "Etat de droit". Ce qui se met en place pour
satisfaire les intérêts des puissances économiques capitalistes
s'apparente au fascisme et démontre une fois de plus que l'extermination
de tout mouvement social mettant en question et menaçant ces intérêts est
l'unique projet d'un pouvoir qui se manifeste par les détentions
arbitraires, les persécutions politiques, les disparitions et les
assassinats.
Liberté immédiate et inconditionnelle de tous les détenus du mouvement
social !
Arrêt des tortures physiques et mentales à leur encontre !
Présentation en vie de tous les disparus depuis le début du conflit !
Départ de toutes les forces de répression, policières, militaires et
paramilitaires, de l'Etat d'Oaxaca !
Arrêt de la campagne de criminalisation et de lynchage médiatique des
mouvements sociaux !
Nous nous joignons à l'exigence du départ immédiat d'Ulises Ruiz Ortiz du
gouvernement de l'Etat d'Oaxaca.
Nous appelons la solidarité internationale à dénoncer cette répression
systématique et à être très attentive à la situation dans les jours à
venir.
Nous tenons pour responsables de cette brutale répression et de ces
persécutions Ulises Ruiz Ortiz, gouverneur d'Oaxaca, Felipe Calderón
Hinojosa, président du Mexique, et Francisco Ramírez Acuña, ministre de
l'intérieur.
HALTE À LA RÉPRESSION ET À LA PERSÉCUTION DU MOUVEMENT DES PEUPLES DE
L'OAXACA !
LIBERTÉ IMMÉDIATE POUR TOUS LES PRISONNIERS POLITIQUES ET SOCIAUX !
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